La nouvelle édition de la synthèse « Une seule santé » est liée à la publication, en septembre 2024, de la Feuille de route interministérielle 2024-2034 sur la lutte contre la résistance aux antimicrobiens. Cette problématique mondiale nécessite une collaboration étroite entre les secteurs de la santé humaine, animale et de l'environnement. Cette synthèse est coordonnée par Santé publique France. Elle présente chaque année les résultats des dispositifs de surveillance de la consommation d'antibiotiques, de la résistance bactérienne, du bon usage des antibiotiques et des actions de prévention. Elle constate que bien que des progrès aient été réalisés en santé animale, des efforts restent nécessaires en santé humaine, notamment pour réduire l'usage des antibiotiques en ville. De plus, la surveillance environnementale doit être renforcée pour fournir des indicateurs communs et permettre des analyses intégrées.
Il semble primordial que la question de la surveillance intégrée et de la lutte contre l’antibiorésistance soit pensée au travers de la démarche “Une seule santé”. Les auteurs de cette synthèse se sont donc penchés sur les freins et les leviers qui peuvent intervenir dans le cadre d’une collaboration « One Health » autour de la surveillance de la résistance aux antibiotiques. Il en résulte que les principaux freins relevés sont le manque de ressources dédiées et le manque de connaissance des dispositifs existants. Néanmoins, en dépit de ces difficultés, plusieurs actions sont actuellement mises en place avec l’objectif de répondre à cette problématique. On peut citer la création de la première analyse conjointe de l’usage d’antibiotiques et de la résistance bactérienne en santé humaine et animale. Mais également le projet INTERSECTION ou encore le projet de surveillance « One health » de l’antibiorésistance à La Réunion et Mayotte.
L’importance de la compréhension des mécanismes de résistance bactérienne aux antibiotiques est un enjeu majeur. C'est pourquoi la synthèse revient sur les chiffres de la consommation d’antibiotiques et sur les contextes d’utilisation en santé humaine, animale et environnementale. Le document met ensuite l’accent sur un bon usage des antibiotiques en santé humaine et animale. Pour cela, il propose de s'appuyer sur le développement de différents indicateurs permettant d’évaluer ces usages. Il est aussi question de la mise en place d’actions pouvant répondre à cette problématique. Cependant, les auteurs de la synthèse notent que la communication permettant de faire connaître aux acteurs ces outils reste un défi. De plus, il est rappelé que la stratégie nationale 2022-2025 de prévention des infections et de l’antibiorésistance s’appuie, d’autre part, sur la prévention et le contrôle des infections (qu’elles soient communautaires ou associées aux soins).
Enfin, des initiatives internationales, comme le projet ENOVAT et l’initiative EU-JAMRAI2, visent à optimiser l’utilisation des antimicrobiens en santé animale et humaine pour EU-JAMRAI2, en établissant un réseau européen pour la formation sur le bon usage des antibiotiques.
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