Cet article aborde les défis et les avancées liés à la biosurveillance humaine, c'est-à-dire l'évaluation de l'exposition humaine aux substances chimiques présentes dans l'environnement en mesurant ces substances ou leurs métabolites dans des échantillons biologiques tels que le sang, l'urine ou les cheveux.
Pour quantifier ces substances au sein des organismes vivants, l’une des méthodes les plus efficaces est le biomonitoring. Cette méthode permet de mesurer la présence de polluants chimiques dans l’organisme en analysant des échantillons biologiques comme le sang, les cheveux ou le lait maternel. Cette approche repose sur l’identification de biomarqueurs, des indicateurs spécifiques de l’exposition aux substances chimiques. Toutefois, leur nombre reste limité par rapport aux millions de nouveaux produits synthétisés chaque année.
De plus, un bon biomarqueur doit être représentatif du polluant, stable pour être détectable sur une longue durée et spécifique afin d’éviter les erreurs d’interprétation. Certains biomarqueurs, comme les métabolites des esters organophosphorés ou des paraffines chlorées, se sont révélés inadaptés en raison de surestimations ou sous-estimations des niveaux de contamination.
En effet, le biomonitoring humain fait face à plusieurs défis : le manque de biomarqueurs fiables, la difficulté d’évaluer les effets combinés des substances chimiques (effet cocktail) et les limites des modèles expérimentaux pour représenter les conditions réelles d’exposition humaine.
Ainsi, afin d’améliorer la précision du biomonitoring, les chercheurs développent actuellement des techniques d’analyse de pointe, comme la chromatographie (qui sépare les différentes substances présentes dans un échantillon) et la spectrométrie de masse haute résolution (qui permet d’identifier et de quantifier ces substances avec une grande précision). Ces outils permettent le repérage des biomarqueurs qui étaient jusqu’ici invisibles ou mal compris, ouvrant ainsi la voie à une surveillance plus efficace des polluants dans le corps humain.
En parallèle, des protocoles standardisés pour la collecte et l’analyse des échantillons biologiques (sang, cheveux, lait maternel…) sont mis en place garantissant ainsi des résultats comparables d’une étude à l’autre et permettant de mieux suivre l’évolution de l’exposition aux polluants au fil du temps. Ces avancées visent à mieux évaluer les expositions chimiques, à prévenir les risques sanitaires et à adapter les réglementations environnementales.
Une demande d’informations sur nos actions ou nos formations, nous sommes à votre disposition
Nous contacter